10 faits sur l’allaitement maternel
Août 2017
L’allaitement maternel est l’un des moyens les plus efficaces de préserver la santé et d’assurer la survie de l’enfant.
Si l’allaitement au sein devenait une pratique quasiment universelle, on sauverait près de 800 000 vies d’enfants chaque année.1 Au niveau mondial, seulement 40% des nourrissons de moins de 6mois sont allaités exclusivement au sein.
L’OMS promeut activement l’allaitement maternel, considéré comme la meilleure alimentation pour les nourrissons et les jeunes enfants. Ce dossier expose les nombreux avantages de ce mode d’alimentation et explique dans quelle mesure l’aide apportée aux mères peut accroître la pratique de l’allaitement.
OMS/C. Gaggero
Fait 1: L’allaitement au sein pendant les 6 premiers mois de la vie est crucial.
L’OMS recommande que:* les mères commencent à allaiter dans l’heure qui suit la naissance;
* les nourrissons soient exclusivement allaités au sein pendant les 6 premiers mois de la vie, pour une croissance, une santé et un développement optimaux. Ensuite, pour satisfaire les besoins nutritifs qui évoluent, l’allaitement doit être poursuivi et complété par des aliments adaptés sur le plan nutritionnel et sûrs;
* l’allaitement au sein doit se poursuivre au moins jusqu’à l’âge de 2 ans.
OMS/C. Gaggero
Fait 2: L’allaitement protège les nourrissons des maladies infantiles.
Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nouveau-nés et les nourrissons. En effet, il apporte tous les nutriments nécessaires à leur développement et contient des anticorps qui les protègent de maladies courantes telles que la diarrhée et la pneumonie, les 2 premières causes de mortalité de l’enfant dans le monde. Le lait maternel étant immédiatement disponible, les nourrissons allaités au sein reçoivent une alimentation suffisante.
OMS/H. Anenden
Fait 3: L’allaitement est également bénéfique pour les mères.
Lorsqu’il est exclusif, l'allaitement entraîne souvent un arrêt des règles, ce qui constitue une méthode naturelle, mais pas infaillible, de contrôle des naissances (98% de protection au cours des 6 mois suivant l’accouchement). L’allaitement atténue les risques de cancer du sein et de l’ovaire à un âge plus avancé, de diabète de type II et de dépression post-partum.
OMS/C. Gaggero
Fait 4: L’allaitement maternel présente des avantages à long terme pour l’enfant.
Au-delà de ses bienfaits immédiats, l’allaitement maternel aide à rester en bonne santé tout au long de la vie. Une fois adultes, les personnes qui ont été allaitées au sein ont souvent une tension artérielle et une cholestérolémie plus basses et souffrent plus rarement de surpoids, d’obésité ou de diabète de type 2. Elles obtiennent de meilleurs résultats aux tests d’intelligence.
OMS/K. Robinson
Fait 5: Les préparations pour nourrissons ne contiennent pas les anticorps présents dans le lait maternel.
Les préparations pour nourrissons n’ont pas les mêmes bienfaits à long terme que l’allaitement au sein pour la mère et pour l’enfant. Elles comportent certains risques si elles ne sont pas préparées correctement, liés à l’utilisation d’eau non potable ou de matériel non stérilisé, ou en raison de la présence possible de bactéries dans les préparations. Une dilution trop importante de la préparation dans un souci d’économie peut être source de malnutrition. En outre, pour maintenir les montées de lait, les tétées doivent être fréquentes. Si l’on ne dispose plus de préparation pour nourrissons, il sera peut-être impossible de revenir à l’allaitement maternel car la production de lait aura diminué.
OMS/J. Holmes
Fait 6: Les médicaments permettent de réduire la transmission du VIH par le lait maternel.
Une mère séropositive peut transmettre l’infection à son enfant pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. Le traitement antirétroviral de la mère ou du nourrisson exposé au VIH réduit le risque de transmission par le lait maternel. L’allaitement maternel, allié au traitement antirétroviral, est susceptible d’améliorer considérablement les chances pour l’enfant de survivre sans être infecté par le VIH. L’OMS recommande d’administrer des antirétroviraux aux mères séropositives, en leur demandant de suivre les recommandations de l’OMS concernant l’allaitement maternel et l’alimentation d’appoint.
D. Spitz
Fait 7: La commercialisation des substituts du lait maternel est très surveillée.
Un code international, destiné à réglementer la commercialisation des substituts du lait maternel, a été adopté en 1981. Il prévoit:*que les bienfaits de l’allaitement et les risques des substituts pour la santé doivent figurer sur les emballages;
* qu'il ne doit pas y avoir de promotion des substituts du lait maternel;
* qu'il ne faut pas offrir d’échantillons gratuits de préparations aux femmes enceintes ou aux mères;
* qu'il ne faut pas distribuer des substituts gratuits dans les établissements de santé.
Fait 8: Les mères ont absolument besoin d’un soutien.
Allaiter au sein, ça s’apprend et beaucoup de femmes rencontrent des difficultés au début. De nombreuses pratiques courantes, comme celles qui consistent à séparer la mère et le nouveau-né, à utiliser des pouponnières, et à compléter l’alimentation par des préparations pour nourrissons, compliquent en fait l’allaitement au sein pour la mère et pour l’enfant. Les établissements de santé soutiennent l’allaitement maternel – en mettant à disposition des conseillers qualifiés. Pour apporter ce soutien et améliorer les soins aux mères aux nouveau-nés, de nombreux pays ont mis en place l’Initiative de l’OMS et de l’UNCEF des Hôpitaux amis des bébés qui établit les bonnes pratiques en la matière.
OMS/F. G. Revilla
Fait 9: Les mères devraient continuer à allaiter lorsqu’elles travaillent.
De nombreuses mères qui retournent travailler abandonnent l’allaitement au sein exclusif ou partiel car elles ne disposent pas d’assez de temps ou d’un endroit adéquat pour allaiter ou tirer et conserver leur lait sur leur lieu de travail. Les mères doivent avoir accès, sur leur lieu de travail ou à proximité, à un endroit propre et intime pour pouvoir continuer à allaiter au sein. Des conditions propices au travail peuvent les aider, par exemple un congé maternité rémunéré, des possibilités de travailler à temps partiel, des locaux pour tirer et conserver le lait et des pauses pour allaiter.Fait 10: Les aliments solides doivent être introduits progressivement à partir de l’âge de 6 mois.
Lorsque l’enfant atteint l’âge de 6 mois, il faut, pour répondre à ses besoins, introduire des aliments solides. L’OMS préconise:* de ne pas diminuer le nombre de tétées;
* de donner les aliments à la cuillère ou dans une tasse, pas au biberon;
* de donner des aliments qui présentent toutes les garanties d’hygiène; et
* de laisser suffisamment de temps aux enfants pour apprendre à manger des aliments solides.